Les yeux de Milazzo
Il s’agit de l’une des œuvres des
plus fascinantes et en même temps des plus mystérieuses du Château de Milazzo.
Les informations rapportées par les anciens documents nous font défaut. Selon
une interprétation rédigée vers 1720, les deux grands yeux réalisés avec des blocs de pierre de lave indiquaient le point
le plus faible de la forteresse. Mais c’est une autre interprétation qui semble
la plus fiable. Il pourrait en effet s’agir d’une paire de cadrans solaires
utilisés pour marquer les saisons, le passage du temps, dans le Milazzo du
Moyen Age. Un outil astronomique utilisé principalement pour gérer les cultures
agricoles.
Chacun des deux cadrans, l’un
orienté nord-est et l’autre sud-est, est équipé d’une pupille hémisphérique d’environ 30 centimètres de diamètre. Pendant
les heures du jour cet hémisphère agit comme le gnomon d’un cadran solaire, qui
projette un cône d’ombre variable en fonction de la hauteur atteinte par le
soleil pendant la journée.
Les
deux yeux de Milazzo éclairés par le soleil sur une photo prise en été. En
particulier, l'œil droit montre la paupière un peu fermée à cause de l'ombre
projetée par les blocs de pierre de lave placés le long de la partie supérieure
de l’ellipse. L'hémisphère (pupille)
aussi projette son ombre jusqu’à atteindre la partie inférieure de l’ellipse.
Grâce à l’examen périodique des
deux yeux dans différentes saisons et
à différentes heures, le chercheur Carmelo Fulco - aidé par une maquette spécialement
conçue - a observé que le cadran orienté nord-est est éclairé uniquement dans
certaines périodes de l'année, au contraire de celui dirigé vers sud-est, qui
est éclairé toute l’année. En outre, alors que le cadran orienté nord-est ne
commence à être éclairé que pendant le solstice d’été, l’autre, tourné vers le
sud-est est le seul à être illuminé par le soleil pendant les mois d’hiver. En
été, le soleil brille sur les deux yeux (ou cadrans) bien que seulement la
pupille nord-est soit en mesure de projeter son cône d'ombre: l'autre
hémisphère a en effet été tranché pendant la Seconde Guerre mondiale.
La paupière
aussi s’ombrage: c’est-à-dire la partie supérieure de l’ellipse en pierre de
lave qui est soulevée de quelques centimètres par rapport à la portion de mur
qui se trouve à l’intérieur de l’oeil. Cela permet à chaque bloc de pierre de
lave de l’ellipse de projeter son ombre vers la pupille jusqu’à presque fermer
l'œil.
En attendant de nouvelles études et de nouvelles
preuves, le mystère reste. Peut-être la réponse pourrait-elle venir du Moyen
Age islamique, comme en témoigne quelques analogies trouvées jusqu’ici. Et nous
savons tous à quel point la culture islamique était enracinée en Sicile à l’époque
des Normands.
This 16th-century manuscript shows astronomers lining up various parts of the armillary sphere with specific stars so that they could produce flat charts of the heavens which were then plotted and made into astrolabes. These would then guide people, using the stars. The central pendulum is used here to trace the trajectories of the stars and planets on the flat ground so as to create these charts.
Plano de la Plaza y Castillo de Melazzo, nearly 1740. Number 38: «Altura que domina la Plaza por la parte de la puerta del Cavo nomada los oyos de Melazo»
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